Location d’une chambre étudiante chez l’habitant : bonne ou mauvaise idée ?

Ça y est, tu as trouvé ta ville étudiante, et tu cherches la meilleure solution pour te loger sans y laisser un bras ? En cherchant des locations pratiques et pas chères, tu tomberas sans doute sur des chambres étudiantes chez l’habitant. Alors, bonne idée ou plan super creepy ? On te répond dans cet article.

Ai-je le droit de louer une chambre étudiante chez un propriétaire ?

La réponse est oui, et si tu te poses la question, c’est 100 % légal ! Entre les résidences étudiantes, les studios meublés ou non, les colocations et tout le reste, on oublie parfois qu’il est tout à fait possible de louer une chambre étudiante chez un habitant. Ça peut être très pratique si tu cherches une chambre pour une durée limitée (un stage, par exemple), car les chambres sont en général meublées. Mais il est également possible de louer une chambre chez l’habitant pour 9 mois ou à l’année, car c’est souvent moins cher que de payer un loyer pour un appartement entier.

Une solution où tout le monde est gagnant

Quand on dit “chez l’habitant”, on parle d’une personne propriétaire de son logement, et qui choisit de louer une ou plusieurs de ses chambres. Tout le monde est gagnant : toi, tu paies un loyer modique, et le propriétaire arrondit ses fins de mois.

Mais ce n’est pas qu’une question d’argent. De plus en plus de personnes âgées choisissent de louer une de leurs chambres pour ne pas vivre seules : on parle alors de colocation intergénérationnelle. En louant cette chambre, tu fais donc une bonne action ! Et avec un peu de chance, tu entendras des anecdotes complètement dingues sur la jeunesse de tes nouveaux colocs (notamment cette fameuse fois où le vieux Bébert avait appris à son sanglier à chasser l’envahisseur pendant la Résistance). Sors le popcorn et prends des notes, ça peut servir !

Une colocation avec ton proprio

Quand tu loues une chambre chez l’habitant, le logement est divisé en plusieurs parties :

• tes parties privatives (ta chambre) ;
• les parties communes (couloir, cuisine, salle de bain…) ;
• et les parties privatives auxquelles tu n’as pas accès (la chambre de ton proprio, par exemple).

En gros, louer une chambre chez l’habitant, c’est comme vivre dans une colocation avec une chambre meublée… et ton proprio comme coloc !

Ça te paraît badant de croiser ton proprio en allant te faire un café ou en allant aux toilettes ? C’est sûr que ce sera peut-être un peu malaisant au début, mais tu devrais vite prendre tes marques. Et surtout, en cas de coup dur, c’est quand même le feu de pouvoir compter sur un proprio sur place, que ce soit pour changer un frigo en panne, déboucher un évier, ou simplement ne pas être seul·e face aux problèmes de tous les jours. 

Chacun chez soi, même si tu es chez eux… Ouais bon t’as compris

Louer une chambre chez l’habitant, ça ne veut pas dire squatter un canap’ ou profiter d’un hébergement chez ton propriétaire. Tu auras une vraie chambre, où tu seras chez toi, comme pour une location normale. En d’autres termes : ton proprio n’aura pas le droit de débarquer dans ta chambre à toute heure du jour et de la nuit pour te poser une question, te donner des ordres ou te forcer à écouter de nouveau l’histoire du sanglier du vieux Bébert (si tu ne sais pas qui est le vieux Bébert, c’est que t’as sauté un paragraphe).

En bref : une fois la porte de ta chambre fermée, tu es chez toi, et tu y fais ce que tu veux tant que tu respectes ton contrat de location.

Le devoir d’information du propriétaire

Comme pour toute location, ton propriétaire sera obligé de te faire connaître, avant la signature du bail, tout ce qu’il y a à savoir sur le logement. Ça comprend notamment :

• le diagnostic de performance énergétique (DPE) du logement (pour savoir si tu vas crever de chaud en été, ou te ruiner en chauffage en hiver) ;
• les risques miniers, naturels et technologiques (si le logement est en zone inondable, par exemple) ;
• le constat de risque d’exposition au plomb et du diagnostic amiante…

Prends le temps de lire cette notice d’information du propriétaire avant de signer ton bail, ça pourrait t’éviter de mauvaises surprises !

Comment faire pour louer une chambre étudiante chez l'habitant ?

Tout d’abord, il faut la trouver ! Après une rapide recherche Google “Chambre étudiante chez l’habitant”, tu trouveras des sites spécialisés avec des annonces de chambre, ou qui mettent en relation des propriétaires et des locataires. Ensuite, tu n’auras plus qu’à visiter la chambre, à faire l’état des lieux et à signer ton bail.

Quel bail pour louer une chambre étudiante chez l'habitant ?

Quand tu loues une chambre étudiante dans un appartement ou une maison, tu signes un bail avec des droits et des obligations, comme pour n’importe quelle location.

Les conditions d’une location chez l’habitant

Le propriétaire est obligé de :

• te fournir une chambre décente, qui ne présente aucun risque pour ta santé, et d’au moins 9 m2 loi carrez ;
• proposer une chambre meublée avec un minimum de confort : lit ou canapé-lit, table, chaises, placard ou armoire, des lumières, un éventuel bureau…  ;
• te permettre d’avoir au moins une fenêtre qui donne sur l’extérieur (interdiction de te faire dormir à la cave) ;
• te donner accès au nécessaire pour te faire à manger, aller aux toilettes et te laver.

Certaines chambres chez l’habitant sont tellement bien équipées qu’elles ont un coin cuisine et une salle d’eau privée. Mais dans la plupart des cas, le propriétaire te donne simplement accès à la cuisine, aux toilettes et à la salle de bain.

De ton côté, tu t’engageras à respecter les lieux, à les entretenir un minimum, à ne pas ramener d’espèce animale invasive qui pourrait ruiner la biodiversité locale ou bouffer les fondations de la maison… Comme dans n’importe quelle location ! En théorie, ton propriétaire n’a pas le droit de t’imposer de ne pas fumer dans ta chambre, par exemple, ou de recevoir un ami. Encore une fois : dans cette chambre, tu es chez toi !

Comme pour toute location, tu feras un état des lieux d’entrée et de sortie. Pense à faire noter tous les détails avant de le signer pour ne pas te faire facturer un trou dans le plancher quand tu quitteras ta chambre !

Quel loyer le propriétaire peut-il appliquer ?

Comme pour n’importe quelle location, le montant de ton loyer dépendra de la ville, de l’emplacement de la chambre, de l’état du logement… Mais les propriétaires doivent respecter certaines règles pour ne pas faire exploser le montant des loyers :

• Dans les zones tendues, comme à Paris ou à Lyon par exemple, la loi encadre les loyers, et établit un montant maximal qu’on n’a pas le droit de dépasser. Tu peux vérifier si ton loyer est dans les clous sur Internet, et signaler un dépassement si nécessaire.
• Si tu es le premier locataire de la chambre, le proprio peut te faire payer le loyer qu’il veut (tant qu’il respecte la loi). Mais si jamais il y a eu quelqu’un avant toi, le loyer doit rester sensiblement le même d’un bail de location à l’autre (sauf exception).
• Enfin, dans certains cas, ton propriétaire peut avoir des avantages fiscaux s’il te propose un loyer raisonnable. 

Quel est le prix d'une chambre étudiante chez l'habitant ?

Difficile, donc, de te donner un loyer précis sans savoir dans quelle ville tu vas aller. C’est sûr qu’une chambre chez l’habitant à Paris coûtera plus cher qu’une chambre chez l’habitant à Lyon, et ainsi de suite. À toi de comparer les différentes offres !

Comme pour n’importe quelle location, le propriétaire peut te demander de fournir une caution. Si tu es en galère pour trouver ton appartement étudiant, n’hésite pas à te renseigner sur les dispositifs de caution solidaire pour les jeunes et les étudiants.

Durée du contrat de location

Il existe plusieurs possibilités pour louer une chambre chez l’habitant :

• Pour une chambre étudiante, le bail de location peut durer 9 mois, mais tu peux voir avec ton propriétaire pour le prolonger jusqu’à un an (et plus par la suite).
• Tu peux aussi partir directement sur un contrat de bail de location meublée classique, avec une durée de location d’un an minimum.
• Enfin, pour les locations de courte durée (pour un stage, par exemple), le bail d’une chambre meublée chez l’habitant peut dépasser les 120 jours par an habituellement imposés aux locations saisonnières (type Airbnb).

Chambre étudiante chez l’habitant : quelle fiscalité ?

On l’a dit plus haut : les propriétaires peuvent avoir des avantages fiscaux s’ils proposent un loyer raisonnable. Ils peuvent alors ne pas être imposés sur les revenus de leur location si et seulement si :

• le loyer ne dépasse pas un certain montant, calculé selon la surface de ta chambre, et qui varie en fonction de ta région ;
• le propriétaire vit dans le logement ;
• et si tu vis plus de 8 mois dans la chambre : ta chambre chez l’habitant est considérée comme ta résidence principale, même en tant que locataire, et même si ta domiciliation fiscale est chez tes parents.